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Conclusion :

Chaque individu possède sa propre opinion sur la peine de mort. En effet, il est indéniable que la peine capitale constitue toujours un sujet quelque peu tabou, surtout de nos jours. Même si elle a été abolie en grande majorité en Europe, une partie de la population pense, en silence, comme le montre les résultats de notre sondage, que le rétablissement de la peine de mort ne serait pas forcément une mauvaise chose. Mais alors, dans quels cas de figure la peine de mort est-elle légitime ?  Pour répondre à cette question, il nous suffit simplement de confronter les éléments qui donnent à la peine capitale une légitimité et ceux qui, au contraire,  ne donnent à la peine capitale aucune raison d'être.

Les cas où la peine de mort semble légitime : 

Tout d'abord, il faut se pencher sur l'effet dissuasif qu'a la peine de mort. En effet, comme le démontre l'application du moratoire effectué par les Etats-Unis entre 1967 et 1977, la peine de mort a un effet dissuasif. La courbe de criminalité  a en effet atteint des sommets jusque-là jamais observés en 1977 aux Etats-Unis alors que le pays effectuait un essai afin d'observer les effets de l'abolition de la peine de mort sur le taux de criminalité américain. La décision ne se fait pas attendre très longtemps. Dès 1976, les codes pénaux des États de la Géorgie, du Texas et de la Floride sont réformés afin de pouvoir permettre l'application de la peine de mort pour les crimes graves après un double procès. De plus, il est tout à fait légitime de supposer que la perspective d'une mise à mort, en plus des rumeurs qui circulent quant aux souffrances endurées durant la mise à mort, a un effet dissuasif sur certains criminels qui réfléchissent alors avant de commettre leurs actes.

On trouve également dans les textes sacrés de nombreuses religions mentionnent et cautionnent l'application de la peine de mort. La bible ne dit-elle pas " Si quelqu’un verse le sang de l’homme, par l’homme son sang sera versé." ? Les premières civilisations énoncaient déjà dans leurs codes pénaux la peine de mort, comme par exemple à Babylone, où elle était appliquée et inscrite dans le Code de Hammourabi. Même dans la Grèce Antique, les grands philosophes couchent par écri leurs impressions sur ce châtiment et l'approuvent. Aristote, grand intellectuel de l'époque, explique qu'elle est nécessaire afin de protéger la société des individus qui pourraient lui nuire d'une quelconque manière. N'est-il pas légitime de vouloir protéger la société,  qui compte de nombreux innocents, en "supprimant" les éléments qui constituent un danger envers celle-ci ? Certes, on peut isoler ces menaces en les confinant dans des cellules de détention, mais il est crucial de rappeler que certains détenus réussissent à nuire à la société depuis leurs cellules par le biais de réseaux ou de complices. Ainsi, l'individu en détention parvient tout de même à agir depuis sa cellule. Par ailleurs, il existe la réclusion criminelle à perpétuité. Mais cette alternative porte très mal son nom. En effet, la réclusion criminelle à perpétuité ne signifie pas, dans tous les pays, l'emprisonnement à vie du condamné. En France par exemple, cette peine s'accompagne d'une période de sûreté. C'est-à-dire que pendant 22 ans, dans la plupart des cas, le condamné en peut bénéficier d'un aménagement de la peine. Au-delà de ce laps de temps, le condamné peut tout à fait être libéré pour bonne conduite, problème de santé, ou autre. Ainsi, le condamné ne passera pas le reste de sa vie en prison, il sera libre à moment ou un autre et ainsi tout à fait à même de recommencer ses méfaits.   

                                                                                                                                                                               

LA PEINE DE MORT

À l'inverse, on peut penser que la peine de mort est totalement illégitime et n'a aucune raison d'être. En effet, l'effet dissuasif de la peine de mort n'est, selon certaines sources, qu'un mythe. Certaines études réalisées aux Etats-Unis démontrent cette tendance. Par exemple, en 2004 aux Etats-Unis, le taux moyen d'homicide était de 5.71 pour 100 000 habitants dans les États ayant recours à la peine capitale tandis qu'il était seulement de 4.02 pour 100 000 habitants dans les États l'ayant abolie. De plus, la plupart des crimes commis sont spontanés et impulsifs, rares sont ceux longuement prémédités à l'avance où le criminel peut réfléchir aux conséquences de ses actes. On peut donc penser que la peine de mort, alors que l'effet escompté était bien de réduire la criminalité par le biais d'un effet dissuasif, produit plutôt l'effet inverse en transmettant une influence violente à la société. La peine de mort influerait donc de manière négative sur la société en produisant un cycle de violence justifié par la violence utilisée par l'État.

Par ailleurs, qu'est-ce qui peut réparer un crime ? La mise à mort d'un condamné ne ramènera en aucun cas les proches qui ont étés tués. La peine capitale incarne l'idée de la vengeance de la société envers un individu. Or cette idée, ce besoin de vengeance est tout à fait primitif. La Loi du Talion remonte à l'Antiquité et reste le vestige d'une civilisation primitive par rapport à la nôtre, bien que très avancée pour l'époque. Les mœurs qui étaient d'usage dans le passé ne devraient plus l'être aujourd'hui, dans notre société qui se veut si "humaine" et moderne. Cette pratique barbare de la mise à mort en réponse d'un crime peut alors refléter notre incapacité à évoluer réellement vers une société idéale. La peine de mort n'est, pour certains, qu'un moyen pour les dirigeants d'afficher leur suprématie, à l'image des vieux chefs tribaux et des Rois de l'ancien temps. De plus, la peine de mort est une condamnation courte dans la durée. En effet, cette dernière est plutôt rapide dans la mesure où le condamné sait qu'il va être exécuté et ainsi ne plus subir son châtiment. Dans de nombreux cas, les condamnés qui ont le choix entre la réclusion criminelle à perpétuité et la mise à mort préfèrent l'option de la peine capitale car elle leur permet d'échapper aux atrocités psychiques et physiques qu'engendre la prison à perpétuité. De nombreux spécialistes s'accordent pour dire que la dureté d'une peine ne se mesure pas à son intensité mais bel et bien à sa durée.

On pourrait également penser que la peine de mort plus rentable qu’une peine d’emprisonnement à perpétuité, ce qui pourrait être un atout en temps de crise. Mais, contrairement à ce que l’on pourrait penser, une condamnation à mort coûte trois fois plus cher à l’État qu’une peine de réclusion à perpétuité. En Californie par exemple, le coût pour une procédure totale d’exécution s’élèverait à 150.000$ US tandis qu’un prisonnier qui purge une peine de prison à perpétuité coûterait, elle, 50.000$ US.

Enfin, il est nécessaire de réfléchir au fait que nous ne sommes que de simples hommes et qu'en temps qu'égaux, qui sommes-nous pour décider de la vie ou de la mort d'un individu ? L'Homme n'a-t-il pas le droit de disposer lui-même de sa propre vie ? Ce n'est pas ce que semble penser la société car en aucun cas cette question ne l'empêche de prononcer cette sentence dans certains pays.

Les cas où la peine de mort semble illégitime : 

On peut donc conclure que la peine de mort peut effectivement paraître légitime aux yeux de certains, comme tout à fait illégitime et sans raisons d'être pour d'autres. Avec ces quelques arguments, il convient à chacun de se forger sa propre opinion sur la question et ainsi faire valoir son libre arbitre.                                                                                                                                                                                                                                                                                                             

            Dans quels cas de figure la peine de mort est-elle légitime ou non ?       

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