Pour dernier exemple, on pourrait se pencher sur le cas de Troy Davis, un homme américain exécuté à 42 ans le 21 septembre 2011 pour un homicide sur un policier en 1991 qu’il n’avait pas commis. Cette affaire a été extrêmement médiatisée en raison du stéréotype du Noir condamné à tort que constitue Troy Davis. En effet, de nombreuses personnalités comme le Pape Benoît XVI ou l’ancien président Jimmy Carter se sont mobilisées pour obtenir l’annulation de l’exécution de Troy Davis. Malgré tous ces efforts, Troy sera tout de même exécuté à 23h08 par injection létale le 21 septembre 2011. Son inculpation pour le meurtre du policier repose sur des témoignages peu fiables de témoins oculaires qui ont identifiés Troy Davis dans des conditions qui ne peuvent garantir que le meurtrier était bel et bien Troy Davis. En effet, l’un des témoins a identifié Troy malgré le fait qu’il était à plus de 150 mètres de la scène de crime, sur un balcon à l’autre bout de la rue, alors qu’il faisait nuit noire et que l’éclairage était très faible. Il était donc tout à fait impossible de reconnaitre le visage du meurtrier à cette distance et dans ces conditions. Un autre témoin se trouvait dans une voiture aux vitres teintées, ce qui a pu largement altérer sa vision des vêtements du meurtrier. De plus, les témoignages rapportés divergent énormément quant à la taille du meurtrier, sa couleur de peau, ses cheveux, etc… D'autre part, l’investigation a été menée avec une vision en tunnel, c’est-à-dire qu’une fois que les enquêteurs ont pu trouver un suspect, ils se sont focalisés sur lui et ont même écartés des indices qui les éloignaient de Troy Davis. C’est toute cette suite d’évènements qui a mené à la condamnation de Troy Davis. L’opinion publique consentait à cela, aveuglée par la médiatisation de l’affaire qui ne faisait qu’enfoncer Troy Davis.