
ARAUJO Camille | DJIMERA Samba | EUDELINE Arthur | LE CLAINCHE Chloé
1 ère ES 2 | Lycée Jean Perrin | Rezé - 2015
La Remise en Question
Avant d’arriver à l’abolition totale ou partielle de la peine de mort, les populations ont dû créer une polémique remettant en cause la peine de mort afin de faire prendre de l’ampleur à leur mouvement. En effet, il est important de noter que, jusqu’au XIXe siècle, il est plus que normal d’appliquer la peine de mort dans un pays. De plus, il est impossible d’arriver à l’abrogation de la peine de mort dans un pays ou un État sans réunir un nombre considérable de partisans. Chaque État ayant aboli la peine de mort a été confronté, dans son passé, à un groupe d’individus qui ont su rallier une grande partie du peuple ou des personnages influants à leur cause afin de prendre de l’importance dans le conflit qui les opposaient face à ces mêmes pays, et souvent, face à l’opinion publique.
L’Histoire regorge d’intellectuels tels les écrivains et les hommes politiques (Beccaria, Voltaire, Victor Hugo, …) qui sont parvenus à rallier le peuple pour finalement aboutir à un éventuel moratoire, qui, selon les cas, a abouti par la suite à l’abolition de la peine de mort dans l’État visé.
C’est donc de cette manière qu’en 1764, que Cesare Beccaria publie Des Délits et des Peines qui met en avant l’inefficacité de la peine de mort. Léopold Ier de Toscane, alors Grand-Duc de Toscane, abolit officiellement la peine de mort en Toscane sur les conseils avisés de l’écrivain, le 30 novembre 1786. Léopold devint, de ce fait, le premier Homme politique qui parvint à abolir la peine de mort dans son pays.
Voltaire
Victor Hugo
Cesare Beccaria
L'exemple de la France
Dans le cas français, on suppose que la remise en question de la peine de mort est né en 1757, suite aux horribles tortures qui précédèrent l’exécution de Robert François Damiens, qui mourut écartelé pour sa tentative d’assassinat envers le Roi Louis XV.
Ce n’est que trente-quatre ans plus tard, en 1791, que la volonté d’abolir la peine de mort resurgit en France, à l’occasion de l’édification du Code Pénale de la Ière République. En effet, les Cahiers de Doléances font mention du souhait d’abroger la peine de mort du fait de son inefficacité. Cette plainte, portée par Michel Lepeletier de Saint-Fargeau, lui-même soutenu par Robespierre, n’aboutira pas à l’abandon de la peine capitale, pourtant espéré, mais débouchera tout de même sur la suppression du recours à la torture avant l’exécution du condamné.
Plus tard, entre 1830 et 1838, c’est sous le règne de Louis Philipe Ier, dernier homme à avoir été Roi de France, que les tentatives pour abolir la peine de mort se multiplient, s’enchainant les unes aux autres, allant de la simple pétition de Lafayette, aux projets de lois (loi de Tracy) ou même de projets d’amendements qui viseraient à restreindre l’application de la peine de mort (Amendement Gaujal).
Dans le mois de février 1848, le gouvernement provisoire de la IIème République, alors encore en place, décrète temporairement l’abolition de la peine de mort en matière politique avant que ce même décret ne soit définitivement accepté dans l’Article 5.
Enfin, en septembre 1981, la loi qui proclame l’abolition totale de la peine de mort en France est adoptée par l’Assemblée Générale et le Sénat après avoir été présentée au nom du Gouvernement par Robert Badinter et conduit, par la suite, à l’abrogation totale de la peine capitale le 9 octobre 1981.
Maximilien de Robespierre
Michel Lepeletier
Robert Badinter
Les Mouvements Abolitionnistes
Aujourd’hui, on trouve quelques associations comme Amnesty International, Ensemble Contre la Peine de Mort ou ECPM, la Coalition Mondiale contre la peine de mort ou encore Human Rights Watch qui luttent contre la peine de mort. Une journée de contestation de la peine de mort a été instaurée le 10 octobre par la Coalition Mondiale contre la Peine de Mort qui est officiellement soutenue par l’Union Européenne. De même, un moratoire a été instauré par l’ONU le 15 novembre 2007 afin de vaincre la peine de mort. C’est par ce biais que les États-Unis ont pu juger la peine de mort anticonstitutionnelle. Malheureusement la majorité des États sont parvenus à contourner ce décret en appliquant la peine de mort à nouveau en ne l’appliquant que d’une manière constitutionnelle, en suivant à la lettre un protocole très stricte.
Dans l’histoire, les associations étant inexistantes, on ne pourra citer que quelques opposants célèbres tels que Diderot, les 13e et 14e Dalaï-lama ou encore Victor Hugo.