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La Peine Capitale était présente dans beaucoup de cultures avant la nôtre. En effet, les premiers textes faisant mention de la peine de mort remonte à l'époque mérovingienne. Le code d’Hammourabi, un texte juridique Babylonien datant de -1750 avant notre ère y faisait déjà référence.

 

 

Antiquité

Grèce Antique

Empire Romain

Empire Byzantin

Moyen-Âge

Renaissance

             La Peine de Mort dans L'Antiquité

Le Code d'Hammourabi remplissait les mêmes fonctions que notre actuel code pénal et permettait l’application de la peine de mort selon les préceptes de la loi du Talion : « œil pour œil, dent pour dent ». Ainsi, dans l’Antiquité, il était d’usage de payer ses torts en donnant un équivalent. Par exemple, si un meurtrier était capturé, il était tué. Si un esclave venait à mourir d’une main autre que celle de son maître, l’individu qui était la cause de ce meurtre devait fournir un nouvel esclave car ceux-ci étaient considérés comme des objets. Enfin, si un édifice construit par un architecte venait à s’effondrer sur un passant, si ce même passant mourrait et était le fils de quelqu’un encore en vie, l’endeuillé pouvait tuer le fils de l’architecte, ou l’architecte lui-même si ce dernier n’avait pas d’enfant, afin de compenser le mal causé.

             La Peine de Mort dans la Grèce Antique

Dans la Grèce Antique, Protagoras, un célèbre orateur et professeur d’éloquence grec né en -490 et mort en -420 avant Jésus Christ, s’élève contre le principe de vengeance car cette dernière ne peut en aucun cas réparer le mal fait. De ce fait, il s’oppose donc à l’application de la peine de mort dans le but d’obtenir réparation, mais soutient qu’elle doit être appliquée à titre préventif ou afin de préserver la société d’un individu dangereux ou qui pourrait lui nuire de manière directe ou indirecte.

 

Platon rejoint Protagoras en considérant la peine de mort comme un moyen de purifier la société et d’effacer les souillures, ou crimes, qui nuisent au peuple. Cependant, Platon voit les instincts meurtriers qui habitent les criminels,comme une « maladie de l’âme » ou une déviance mentale, et préconise donc une rééducation de l’accusé et, en dernier recours, une mise à mort afin, toujours, de préserver la société de l’individu déviant.

 

Aristote, lui, préconise l’étude du crime de l’accusé par une assemblée à la tête de laquelle siège un juge qui rend le verdict. Pour les crimes jugés bénins, une compensation financière peut être versée à la victime en guise de dédommagement afin de payer sa dette envers la société. Cet échappatoire n’est cependant envisageable que pour les criminels non récidivistes et dont la réhabilitation est possible. La peine de mort reste toutefois nécessaire selon Aristote lorsque le crime n’est pas dans ce cas de figure.

             La Peine de Mort dans l'Empire Romain

Dans l’Empire Romain, la philosophie concernant la peine de mort diverge face à celle de la Grèce Antique. En effet, la peine de mort n’est appliquée qu’en dernier recours pour les citoyens de l’Empire. La peine capitale, à cette époque, n’implique pas nécessairement la mise à mort du condamné. À partir du moment où l’accusé est citoyen romain, celui-ci à plus de chance de recevoir une peine de travail forcé dans les mines, être condamné à l’exil, perdre le droit de résider dans une cité de l’Empire, recevoir une peine d’emprisonnement, être condamné à la torture ou, dans le pire des cas précédent la peine de mort, se voir destituer de sa liberté et se faire constituer esclave.

 

À l’inverse, il en va autrement des étrangers à l’Empire, ou des esclaves, considérés encore comme appartenant au patrimoine. En effet, tout étranger est jugé inférieur au citoyen romain mais supérieur aux esclaves et peut-être mis à mort en publique dans le cadre de Jeux en tant que gladiateur ou de gibier destiné aux bêtes sauvages, ou encore en privé lors d’exécutions sommaires.

Les exécutions, lorsqu’elles n’avaient pas lieux lors des Jeux ou à l’abri des regards, étaient le plus souvent effectuées sur le lieu même où avait été commis le crime, pour conforter la famille victime du préjudice, et étaient réalisées par le biais de la crucifixion, afin d’exposer les dépouilles aux passants, tant par la vision d’horreur que par l’odeur pestilentielle qui se dégageait des cadavres. Ainsi les corps des condamnés jouaient le rôle de rappel à l’ordre pour les citoyens afin de les dissuader de commettre des forfaits semblables et montraient la toute-puissance de l’autorité romaine.

Citoyen de l'Empire

Romain

Étrangers à l'Empire

Romain

Esclaves

Hiérarchie d'ordre d'importance

dans l'Empire Romain

             La Peine de Mort dans l'Empire Byzantin

L’Empire Byzantin, quant à lui, ne cautionnait pas la peine de mort. Suivant le principe chrétien « Tu ne tueras point », la mise à mort a été délaissée durant cette période au profit de la torture ou de la mutilation, lesquelles laissaient des marques reconnues par la société sur les criminels qui étaient par la suite condamnés à vivre une existence misérable dans l’Empire.

Liste des mutilations administrées sous l’Empire Byzantin afin de répondre d’un crime et leur signification :

 

- ablation de la main pour un vol

 

- ablation de la verge, aussi appelée pénéctomie, lors d’attouchements ou autres relations sexuelles entre un homme adulte et un garçon préadolescent ou adolescent.

- ablation du nez pour un adultère ou un viol

 

- ablation du pied pour un esclave en fuite

 

- ablation de la langue pour avoir menti ou répandu de fausses rumeurs

 

- énucléation de l’œil conduisant à l’aveuglement pour avoir refusé de voir une vérité en face, généralement en rapport avec la religion.

 

             La Peine de Mort au Moyen-Âge

Durant le Moyen-Âge, la monté en puissance de l’Église lui permet de grandement influencer le pouvoir en place. Ainsi, la peine de mort est appliquée avec réserve car l’Église ne voit pas d’un bon œil la peine capitale étant donné que celle-ci empêche la rédemption. De plus, la mise à mort est décidée par une assemblée constituée d’hommes et applique de ce fait la justice des hommes et non la justice de Dieu. Selon l’Église, seul Dieu peut reprendre la vie qu’il a insufflé à un être, ainsi, les hommes ne sont pas habilités à décider de la vie ou de la mort d’un individu à la place de Dieu.

Tout comme dans la Grèce Antique, un accusé peut être condamné à verser une rétribution financière afin de payer pour ses crimes. Ainsi la loi salique établit un prix du sang, le Wergeld, qui fixe la somme d’argent à verser à la victime en réparation d’un meurtre ou d’un autre crime grave, dans le but de préserver la paix et d’empêcher les vengeances personnelles.

Cependant, certains crimes encore plus graves ne peuvent être réparés par le Wergeld et nécessitent de ce fait l’application de la peine de mort. Par exemple, toute violence à l’encontre du Roi, ou pire, un régicide, est immédiatement puni par la mise à mort du coupable de ce forfait. Cet état d’esprit s’explique par le fait que le Roi n’est pas un simple homme, il constitue le représentant de Dieu sur Terre et, de ce fait, toute atteinte envers sa personne est punie par l’exécution de l’individu responsable.

Plus tard, vers la fin de l’Ancien Régime, la peine de mort se répand de plus en plus et se voit administrée pour de nombreux crimes. Ainsi, on pouvait être exécuté pour viol d’une propriété, meurtre, banditisme, vol ou encore pour son homosexualité. Les mises à mort se déclinaient sous différentes formes selon le crime commis ou l’appartenance sociale de l’individu :

 

- les nobles étaient décapités à l’épée ou à la hache

 

- les voleurs étaient pendus

 

- les hérétiques comme les incendiaires étaient brûlés sur le bûcher par l’Inquisition

 

- les bandits ou meurtriers au supplice de la roue

 

- les parricides ou régicides étaient écartelés

 

- les contrebandiers étaient mis à mort par ébouillantage.

 

             La Peine de Mort pendant la Renaissance

Lors de la Renaissance, les Philosophes des Lumières remettent l’Homme au centre de la société et démettent Dieu de son ancienne place prépondérante dans la vie des citoyens. Ainsi la peine de mort est appliquée avec moins de réserves et redevient un moyen de protéger la société d’individus jugés dangereux et est de nouveau vue comme utile à la société. Les criminels sont vus comme des déviants qui ont rompu le Contrat Social qui établis certaines lois nuisant à la liberté des individus au profit du règne de l’ordre dans la société et de la sauvegarde de cette dernière au cours du temps. Par conséquent, lorsque qu’un criminel rompt ce même contrat avec la société, il menace directement la sûreté et l’intégrité de cette dernière et doit donc être éliminé.

 

C’est seulement à partir de 1786 qu’apparaissent les premiers mouvements abolitionnistes qui conduiront plus tard à l’abolition de la peine de mort dans beaucoup de pays occidentaux comme la France, l’Espagne, le Royaume-Uni ou encore l’Italie.

 

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