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Dans la Rome Antique, les individus en charge d’appliquer l’acte létal étaient des esclaves publiques appelés Carnifex et s’occupaient d’exécuter les condamnés tout en faisant souvent office de  tortionnaire dans la plus part des cas. Ceux-ci étaient assez peu nombreux du fait de la réticence de l’Empire Romain à appliquer la peine de mort, contrairement au Moyen-âge où chaque ville disposait d’un bourreau personnel. Les bourreaux étant généralement victimes d’ostracisme social, cette profession se transmettait généralement de père en fils, donnant ainsi naissance à de célèbres familles de bourreaux telles que les Sanson ou encore les Pierrepoint.


Au XXIe siècle, les bourreaux étant toujours victimes d’une forte exclusion sociale, du fait de leur profession jugée macabre et cruelle, et ce même dans les pays cautionnant la peine de mort, n’étaient jamais seuls à exercer cette activité. La provenance des bourreaux change selon les pays et les États. En effet, dans certains pays comme le Bangladesh, les bourreaux sont des prisonniers ayant une bonne conduite ou encore jugés fiables qui on reçut une formation à cet effet. Dans d’autres pays d’Asie, l’exécution est prise en charge par le personnel de la police où la mise à mort est une activité comme une autre pour les forces de l’ordre. Au Japon comme en Inde, ce sont des individus issus du personnel pénitencier, généralement affectées au couloir de la mort. Ceux-ci reçoivent une formation dispensée par l’État et sont par conséquent agrégéés pour ce genre d’activité. Cependant, au Japon, le groupe de bourreaux constitué ne sait pas qui, de ceux qui compose l’ensemble d’individus, tue le condamné car chacun appuie sur un bouton sensé ouvrir la trappe de la potence au même moment, sans savoir lequel à vraiment ouvert la trappe afin de limiter les traumatismes liés à cette activité.

 

Enfin, aux États-Unis, l’équipe d’injection létale se compose de plusieurs sous équipes :

 

L’équipe de sécurité, est chargée de surveiller le prisonnier et le publique, dans le

but de prévenir des débordements ou d’empêcher le condamné de tenter une

action afin de s’enfuir.

 

La seconde équipe est chargée de mettre en place les cathéters sur le condamné

comme expliqué dans la section détaillant la procédure d’injection létale.

 

La dernière équipe est chargée de doser les produits nécessaires à l’exécution et de les injecter.

 

La composition des équipes d’injection varie selon les États, surtout si ceux–ci pratiquent ou non l’injection létale, l’empoisonnement par gaz létal ou a recours à la chaise électrique. Dans le cas de la chaise électrique, le bourreau est appelé électricien d’État et se démarque ainsi des autres appellations de bourreaux.

Le personnel choisi est renouvelé régulièrement, tous les ans aux États-Unis, afin que ne naissent pas des liens affectifs entre les condamnés et les bourreaux. Les exécutants sont également dirigés par le chef de l’établissement pénitencier qui est le seul à pouvoir lancer la procédure et donner l’ordre final. Dans certains États des États-Unis, la participation d’un professionnel médical est possible.

Les exécutions sont généralement rémunérées dans chaque pays ayant recours à cette procédure. Enfin, les équipes de bourreaux des pays où les exécutions nécessitent une sorte de savoir-faire se retrouvent régulièrement afin de s’entraîner dans le but de réaliser la procédure de mise à mort le plus parfaitement possible, pour réduire les souffrances du condamné au maximum.

           Quelques Bourreaux célèbres                                                            

Johann Reichhart

1893-1972 |  A officié sous la République de Weimar et sous le IIIe Reich | Responsable de 3 165 exécutions

Probablement le plus célèbre de tous les bourreaux du XXe siècle, Johann Reichhart était l’exécuteur avec le plus haut nombre d’exécutions à son actif. En effet, Reichhart est responsable de plus de 3165 mises à mort entre 1924 et 1946, lorsque sa carrière prit fin à l’abolition de la peine de mort en Allemagne après l’exécution des derniers criminels de guerre.

Reichhart n’utilisera que la décapitation et la pendaison durant toute sa carrière. Ainsi, il pratiquera 2948 décapitation dont la plus part seront faites à la guillotine tandis que les autres seront faites à la hache. Ayant la particularité de pratiquer ses exécutions de la manière la plus rapide possible afin d’assurer le moins de souffrances aux condamnés, Reichhart proposera au ministère de la justice du IIIe Reich un projet de potence de type long drop qui lui sera refusé. Sa renommée lui vaudra d’être choisi par les américains pour enseigner sa technique au sergent Woods, chargé d’exécuter les criminels de guerre jugés au procès de Nuremberg. Le sergent lui demandera aussi d’élaborer les plans des potences utilisées pour ces mêmes exécutions.

République de Weimar

IIIe Reich

LA PEINE DE MORT

Sergent John C. Woods

1911-1950 |  A officié dans le Texas et dans la IIIe armée des États-Unis

Responsable de 358 exécutions

D’abord bourreau civil dans les prisons du Texas, John C. Woods s’engagea dans l’armée américaine à l’entrée en guerre des Etats-Unis lors de la Seconde Guerre Mondiale et ne tarda pas à devenir le bourreau officiel de l’armée américaine. C’est lui qui la tâche d’exécuter les neufs hauts dignitaires nazis sur les dix condamnés à mort durant le procès de Nuremberg. Il sera assisté pour cette tâche par Joseph Malta et Johann Reichhart qui réalisera les potences qui serviront à l’exécution et lui transmettra également son expérience en matière de mise à mort. Au total Woods contabilisera 358 exécutions tout au long de sa carrière, ce qui fera de lui un des bourreaux les plus actifs des Etats-Unis.

Joseph Malta

US Army

États-Unis

Robert Greene Elliott

1911-1950 |  A officié aux États-Unis | Responsable d'environ 387 exécutions

Intéressé par la chaise électrique dès sa jeune enfance, Robert G. Elliott deviendra « aide électricien » dans le secteur pénitencier et de la même manière l’assistant de Edwin Davis, premier électricien d’État. Grâce à l’expérience acquise aux côtés de Davis, Robert postule en 1926 pour le poste d’électricien d’État. À ce titre, il exécutera environ 387 condamnés, dont quelques femmes. Il tente par tous les moyens, durant sa carrière, de perfectionner le processus de mise à mort par électrocution en appliquant de nombreux protocoles expérimentaux visant à rendre inconscient le condamné durant la procédure de mise à mort. Robert G. Eliott avait par exemple imaginé un nouveau système d’électrode plus performant qu’il avait monté sur un casque de football américain modifié. Contre toute attente, le bourreau était formellement contre la peine de mort la trouvant inutile. Il mettra à mort notamment :

 

Bartolomeo Vanzetti

Nicola Sacco

Ruth Snyder

Bruno Hauptmann

États-Unis

Nicolas Sacco

Bartolomeo Vanzetti

Ruth Snyder

Bruno Hauptmann

William Marwood

1820-1883|  A officié au Royaume-Uni | Responsable de 176 exécutions

William Marwood était au départ simple cordonnier sur la Church Lane, devint bourreau de Londres et du Middlesex en 1879, après la mort de son prédécesseur, William Calcraft. Il ne pratiquera que 176 pendaisons tout au long de sa carrière mais est connu pour avoir inventé la technique de pendaison du « long drop ». Marwood modifia également les standards en matière de pendaison dans la prison où il officiait. Il changea notamment la qualité de la corde, qui était de qualité médiocre, en utilisant une corde de chanvre la plus lisse possible. De la même manière, il remplaça le nœud coulant par un anneau de cuivre qui facilita grandement le resserrage de la corde autour du coup du condamné. C’est donc grâce à William Marwood que les directeurs des établissements pénitenciers, qui étaient tenus d’assister aux exécutions du fait de leur statut, n’ont plus eu à voir les corps secoués de spasmes des condamnés lors de pendaison « short drop ».

 

Royaume-Uni

William Calcraft

John Ellis

1874-1932|  A officié au Royaume-Uni | Responsable de 203 exécutions

Au début simple coiffeur, John Ellis pose sa candidature au ministère de la justice à la suite d’un pari entre amis en 1901. Il officiera 203 exécutions par pendaison tout au long de sa carrière, bien que la mort le répugne au plus haut point. En effet, John Ellis trouvait abjecte le simple fait d’égorger un poulet ou d’euthanasier un animal, ce qui le fera protester plusieurs fois face aux exécutions qu’il devait pratiquer. Sa carrière prendra fin en 1924, après que l'homme ne soit tombé dans l’alcool et la dépression suite à sa profession. Il jouera brièvement dans une pièce de théâtre relatant la vie de Charles Peace, un cambrioleur ayant été pendu suite au meurtre d’un policier, avant que l’ancien bourreau ne se mette à parcourir les fêtes foraines avec un assistant dans le but de mettre en scène des pendaisons factices qu’il accompagnait d’explications et de commentaires découlant de son expérience personnelle.    

 

Royaume-Uni

La Famille Pierrepoint

1874-1992 |  A officié au Royaume-Uni, en Irlande, en Allemagne, en Egypte et à Chypre | Responsable en tout d'environ 857 exécutions

La famille Pierrepoint est une des plus célèbres familles de bourreaux de toute l’histoire. D'origine britannique, elle compte parmi ses ancêtres trois illustres bourreaux qui sont Henry, Thomas et Albert Pierrepoint. Les exécutions sont une affaire de famille pour les Pierrepoint. Albert, fils d’Henry et neveu de Thomas, comptabilisera plus d’exécutions que son père et son oncle réunis. Albert, tout comme son père, commencera comme aide-exécuteur en 1932 pendant huit ans sous la tutelle de son oncle Thomas, avant de lui succéder en 1940. Il officiera au Royaume-Uni comme en Egypte, en Allemagne ou en Irlande. Il exécutera notamment 202 criminels de guerre Nazis et six soldats américains qui furent reconnus coupables en cour martiale durant la seconde guerre mondiale.

 

Allemagne

Chypre

Egypte

Royaume-Uni

Irlande

Frères

Père

Fils

Oncle

Neveu

Henry Pierrepoint

1874-1922

107 exécutions

Thomas Pierrepoint

1870-1954

plus de 300 exécutions

Albert Pierrepoint

1905-1992

450 pendaisons

            Les Bourreaux : qui est en charge d'appliquer l'acte létal ?                     

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